Aventure & Experience
Au-delà du Shimanami Kaido - Des lieux uniques juste à côté de la célèbre piste cyclable du Japon

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- DERNIÈRE MISE À JOUR
- 12 Janvier, 2024
Et si je vous disais qu'il existe une piste cyclable côtière qui traverse six îles et sept ponts, à travers des paysages qui changent en permanence, sur un terrain vallonné, avec de nombreux endroits où faire une pause pour se rafraîchir ou admirer la vue ? Le Shimanami Kaido, long de 70 km, est le rêve de tout cycliste (et de tout pirate !). Cette piste cyclable est située dans la région de Setouchi, connue pour son climat doux tout au long de l'année, et qui regorge de sanctuaires et d'œuvres d'art contemporain, de maisons traditionnelles restaurées et de cafés servant des jus d’agrumes fraîchement pressés.
L'itinéraire est délimité au nord par la ville d'Onomichi, sur l'île principale du Japon, Honshu – qui abrite des chats charismatiques, des galeries marchandes animées et des vues spectaculaires sur la mer intérieure – et au sud par Imabari, sur l’île de Shikoku, porte d'entrée vers les sites historiques légendaires de Matsuyama et Dogo Onsen.
Ce n’est un secret pour personne, je suis fan de cette route dédiée aux vélos. Créé en 1999, le Shimanami Kaido nous incite non seulement à pédaler grâce son atmosphère vélo-friendly, mais permet aussi des excursions vers des lieux uniques juste à côté des pistes cyclables. Et s’il est facile de devenir accro à la douceur de ces virées à vélo le long de la mer, ce sont les petits joyaux les plus méconnus de ces îles rurales qui donnent à ce voyage une dimension culturelle et géographique passionnante. Alors, préparez-vous pour un voyage épique, et n’oubliez pas de vous aventurer au-delà de la ligne bleue de la piste !
Méditation artistique à la retraite zen Shinshoji
Mais d’abord, méditons ! Si vous venez de l’extérieur de la région de Setouchi, il y a de fortes chances que vous arriviez en Shinkansen à la gare de Fukuyama. Vous pourrez y prendre un bus qui vous amènera aux jardins et au musée zen de Shinshoji – une retraite en pleine conscience qui offre une excellente transition entre la vie trépidante de la ville et la tranquillité rurale de Setouchi.
Le parc abrite de nombreux bâtiments reproduits ou déplacés, à l’architecture traditionnelle atypique, reliés par de paisibles sentiers. Je m’arrête à Gokando pour manger des udon faits main avec des baguettes géantes en chêne unsui, traditionnellement utilisées par les moines. Au sommet de la colline, en surplomb d’un classique jardin zen fait de pierres et de sable, le majestueux Shogondo expose une collection très intéressante de peintures à l’encre et de calligraphies du grand maître zen de l’époque d'Edo, Hakuin.
Pour une expérience zen plus contemporaine, j’abandonne mes sens dans une séance de méditation immersive au pavillon d’art Kohtei. Vu de l’extérieur, le Kohtei est une imposante structure allongée sur des pilotis en béton, recouverte de bardeaux traditionnels kokerabuki en bois clair sawara qui rappellent la coque d’un voilier artisanal sabani. À l’intérieur, une installation me plonge dans une obscurité totale seulement ponctuée par des lumières délicatement chatoyantes, qui se reflètent sur un bassin d’eau ondulante, le tout dans un paysage sonore enregistré où des gongs lointains résonnent au milieu d’un vrombissement apaisant. Exactement 25 minutes plus tard, j’émerge de cette salle de ce pavillon d'art, prêt à explorer le reste du jardin et de la région.
Chats, temples et vues d’Onomichi
Tôt le matin, à Onomichi, l’excitation monte alors que la route de la mer intérieure nous appelle juste derrière le port. Cette ville portuaire historique vallonnée est pleine de caractère, entre sa route des temples et son chemin de la littérature, en passant par ses boutiques branchées et ses vues panoramiques sur la mer intérieure depuis le sommet du mont Senkoji. C'est au pied de cette montagne que j’entame mon pèlerinage.
Arrivé à mi-hauteur, je commence à apercevoir des statues de chats porte-bonheur en pierres, avec de grands yeux ovales et un nez rouge vif (福石猫, fukuishi neko créés par l’artiste Umeji Hakka), un siamois en porcelaine plus grand que nature, diverses figures félines peintes et sculptées sur des murs et des escaliers en béton ou dans des planches de bois. Un matou Harlequin descend les marches et pénètre dans la forêt. Un calicot sournois perché sur une clôture décampe au coin de la rue.
« Il fait tellement chaud ces jours-ci, que la plupart d’entre eux sortent à l’aube ou juste après le coucher du soleil » dit un vieil homme que j’identifierai plus tard comme Hakka-san lui-même, juste avant qu’il ne disparaisse dans la maison des chouettes, une des nombreuses vieilles maisons traditionnelles de la célèbre allée des chats d’Onomichi (猫の細道, Neko no hosomichi). La prochaine fois, je reviendrai au lever du soleil.
Alors que le sentier continue de grimper, je me tourne vers la mer pour apercevoir un spectacle unique : la pagode à trois niveaux du temple Tenneiji s’élevant au-dessus du paysage urbain d’Onomichi, avec le pont suspendu d’Innoshima au loin.
L’étroit sentier labyrinthique grimpe à flanc de montagne à travers le complexe du temple Senkoji, croise l’odeur de l’encens qui brûle, le tintement des carillons furin, les reflets colorés des minuscules lézards qui prennent le soleil sur les murs de pierres, jusqu’à la terrasse d’observation du parc au sommet.
À 140 mètres au-dessus du niveau de la mer, j’apprécie mieux la topographie du nord de Setouchi : un paysage marin luxuriant bordé de ports en activité et ponctué d’îles couvertes de pins qui s'étendent à perte de vue.
Après avoir admiré la vue panoramique, je suis heureux de m’asseoir avec une bouteille rafraîchissante de jus d’agrumes shiranuhi en provenance de l’île voisine de Kouneshima, avant de redescendre vers le centre-ville en téléphérique.
La galerie marchande couverte d’Onomichi (尾道本通り商店街, Onomichi Hondori Shotengai) regorge de boutiques traditionnelles et de boutiques plus contemporaines, vendant de tout : des ramen d’Onomichi et des cheesecake à l’igname violet jusqu'à des poteries locales et des épées finement travaillées. L’arcade s’étend sur plusieurs autres rues commerçantes jusqu’à la gare d’Onomichi.
Le tout nouvel hôtel Beacon Onomichi est implanté juste au-dessus de la gare. Ses chambres sont compactes, mais lumineuses et conçues avec goût, ce qui en fait le lieu idéal pour une bonne nuit de sommeil avant de repartir tôt le matin. Il propose également de délicieux repas gastronomiques dans son restaurant Gen. J’opte pour un succulent plat de pâtes aux fruits de mer afin de reprendre des forces avant de partir pour la première étape de mon circuit.
Faire du vélo sur et en dehors du Shimanami Kaido
À la station vélo du port d’Onomichi, je loue un vélo cross, prends un casque et monte à bord du ferry à vélos pour l’île de Mukaishima. De l’autre côté, la ligne bleue de la piste m’emmène tout autour de l’île, le long de la côte et sur le chemin sinueux qui mène au pont Innoshima. Les cyclistes y pédalent sur une voie dédiée, juste en dessous de celle des voitures, et c’est un plaisir de pouvoir enfin se laisser aller, pédaler à fond sur ce pont suspendu de 1,27 km de long sans se soucier des véhicules à moteur.
Je continue à parcourir Innoshima jusqu’à la rive sud-ouest de l’île, où je m’arrête devant deux lanternes en pierre et un escalier raide qui mène à un torii. Je suis arrivé au pied du Oyama Jinja (大山神社), connu pour être le seul sanctuaire du Japon dédié au vélo. L’accès pour les vélos se fait par un chemin escarpé au coin de la rue.
Oyama Jinja a été fondé en 773 en tant que lieu de culte pour les marins en quête de protection – les plus célèbres étaient ceux du clan Murakami Kaizoku, qui régnait sur les voies navigables vitales de la mer intérieure de Seto aux XVe et XVIe siècles. À la droite du sanctuaire principal, des marches mènent à une plateforme d’observation qu’ils utilisaient pour surveiller les eaux du Sud.
Depuis 2015, Oyama Jinja a officiellement étendu sa protection divine aux cyclistes qui voyagent le long du Shimanami Kaido, proposant toute une gamme d’amulettes plutôt ludiques, des goshuincho (carnet de tampons) et autres souvenirs sur le thème du vélo. Le prêtre en chef, Takashi Makihata, est également un cycliste passionné, et le sanctuaire organise chaque automne un festival pour célébrer le vélo.
Depuis Innoshima, je traverse le pont à haubans d’Ikuchi et longe la côte nord de l’île d’Ikuchijima. Je passe devant le magasin de glaces Dolce Gelato, le temple Kosanji et sa colline de l’espoir en marbre blanc, et continue le long de la rue animée de Shiomachi qui mène aux anciens quartiers marchands du port de Setoda.
Située à mi-chemin sur la route de la mer intérieure, Ikuchijima est l’une des îles les plus touristiques et familiales du Shimanami Kaido, et c’est là que de nombreuses personnes choisissent de passer la nuit. Tout son littoral est plat et pittoresque, on y trouve une plage Sunset Beach, un musée du Nihonga (musée d’art Hirayama Ikuo), beaucoup d’installations d’art contemporain en plein air et plusieurs liaisons par ferry avec les îles voisines, Onomichi et Mihara sur Honshu.
La zone du port de Setoda regorge de kominka en bois magnifiquement restaurées, transformées en hôtels, bains publics, boutiques, restaurants et cafés. SOIL Setoda est l’une de ces maisons joliment restaurées, désormais maison d’hôtes et salon, dans laquelle je m’enregistre en soirée. À quelques pas de là, je me lave et profite d’un bain chaud au yubune, un nouveau bâtiment dont le style architectural s'intègre parfaitement dans le quartier, avec un bain de style traditionnel qui présente des mosaïques murales élaborées décrivant des paysages locaux.
Le lendemain matin, je me réveille avec un délicieux petit déjeuner un peu plus bas chez Minatoya – un sandwich chaud avec du poulet Shinmei de Mihara, du fromage fondu et des poireaux sur un pain de campagne, accompagné par un jus de citron Setoda frais mélangé à du kombucha – juste en face de la piste cyclable du bord de mer.
Je longe la plage et emprunte le spectaculaire pont à haubans Tatara de 1,48 km de long, passant la frontière en pointillés entre les préfectures de Hiroshima et d’Ehime, jusqu’à l’île d’Omishima. Quelques kilomètres plus au nord, je m’arrête devant les murs blancs accueillants de WAKKA. Cette installation dédiée aux vélos propose toutes sortes de services dédiés aux cyclotouristes : taxis pour vélos (terrestres ou maritimes), recharge des vélos électriques, outils et pièces de rechange pour réparer soi-même son vélo, location de vélos, visites guidées et douches. Vous pouvez même y passer la nuit dans un cottage individuel, une tente (glamping) ou un dortoir.
Mais je suis ici pour son café en terrasse, dont le menu comporte des salades, des desserts délicats, des cocktails colorés et un café fraîchement moulu, et où chaque canapé offre vue particulière sur la mer intérieure et le majestueux pont Tatara. Je prends le temps de savourer une tarte aux poires maison avec un jus de mikan d’Omishima.
Le Shimanami Kaido continue vers le sud le long de la côte est de l’île, passant par le pont en arc d’Omishima, court mais charmant, traversant l’île de Hakata, et empruntant le pont hybride Hakata-Oshima vers l’île d’Oshima. Mon itinéraire traverse l’île dans la longueur, faisant seulement un court détour par le musée Murakami Kaizoku qui surplombe les célèbres courants de marée de Oshima, et je commence à bien sentir les collines.
Lorsque je me retrouve à gravir la route de montagne escarpée qui serpente jusqu’au parc observatoire Kirosan, poussant sur les pédales à faible vitesse sur une pente à 9-13 % sur presque trois kilomètres, je me dis que j’aurais dû louer un vélo électrique. Mais la vue à 360 degrés depuis le sommet, à 301 mètres d’altitude, valait vraiment l’effort. (Et la glace au sel d’algue moshio n’est pas mauvaise non plus.) Sans parler du sentiment de gratification lorsque vous savez que vous l’avez mérité.
L’observatoire Kirosan est une plateforme en bois à plusieurs niveaux conçue par le célèbre architecte japonais Kengo Kuma, qui invite les visiteurs à admirer les paysages terrestres et marins depuis plusieurs points de vue. Le spectacle le plus fascinant est de loin celui du pont Kurushima-Kaikyo, trois ponts suspendus reliés entre eux sur une longueur de 4,1 kilomètres à travers le détroit de Kurushima, au milieu de petites îles vertes duveteuses depuis Oshima jusqu’à Imabari. De là, j’imagine Murakami Kaizoku étudiant les marées, naviguant dans les courants, guidant les autres navires en toute sécurité à travers le détroit en échange d’une redevance.
Puis il est temps de quitter la montagne et je savoure chaque seconde de la descente.
Pour de nombreux cyclistes, le moment phare sur le Shimanami Kaido est le franchissement de ses six ponts, chacun ayant ses spécificités. J’aime anticiper les différents tronçons : monter la rampe d’accès étroite et sinueuse, émerger sur un long tronçon de piste, ressentir le plongeon après avoir dépassé le milieu de la travée, et le soulagement lorsque je descends la rampe de sortie en spirale, avec toutes ces vues spectaculaires sur la mer tout au long du chemin.
Le pont Kurushima-Kaikyo pousse toutes ces sensations à l’extrême, comme si la piste cyclable Shimanami allant d’Onomichi à Imabari avait été spécialement conçue pour garder le meilleur pour la fin. Le trajet sur cette succession de ponts suspendus, traversant un paysage marin brumeux parsemé d’îles, que l'on découvre seulement depuis le sommet de Kirosan, est vraiment exaltant, c’est comme se déplacer dans une carte postale vivante.
Je sens déjà une pointe de nostalgie alors que je pédale à vive allure au coucher du soleil sur Shikoku, je ne veux pas que l’aventure se termine. Heureusement, il me reste un dernier arrêt sur le Shimanami Kaido, et je sors de la piste dès que je touche le sol d’Imabari.
À l’extrémité sud de la route de la mer intérieure, Sunrise Itoyama est sans aucun doute le plus luxueux des 10 terminaux cyclistes du Shimanami Kaido. On y trouve non seulement de quoi louer et retourner les vélos ainsi que toutes les installations nécessaires pour les vélos et les cyclistes, mais aussi un complexe hôtelier avec restaurant gastronomique construit à flanc de falaise, donnant directement sur le pont Kurushima-Kaikyo. Un bon dîner de daurade rouge et de petites palourdes du détroit de Kurushima, cuits à la vapeur avec des légumes frais et du citron Shimanami, suivi d’un bain chaud face à la mer, me permet de terminer avec classe ce voyage enrichissant.
Le lendemain matin, un trajet court et sur une route plate me conduit jusqu’à la gare d’Imabari où je rends mon vélo et monte dans le train pour Matsuyama, la capitale historique de la préfecture d’Ehime.
Riche histoire et sources chaudes légendaires à Matsuyama
Le château de Matsuyama a le privilège d’avoir la plus haute des 12 tours de châteaux d’époque qui existent encore au Japon, construite dans le style de la fin du XVIe siècle (période Momoyama). Les deux éléments qui rendent ce château si marquant de loin sont son style architectural et sa position originale : la tenshu (tour principale) est entourée de tours plus petites, toutes situées sur une colline au-dessus d’une plaine au sein d’un parc.
C’est encore plus amusant d’explorer l’intérieur de la tenshu magnifiquement préservé, avec ses marches en bois poli qui relient plusieurs étages sous de hauts plafonds, suivant un chemin labyrinthique bordé d’armures, d’armes et autres artefacts de l’époque d'Edo. La récompense finale est la vue sur la forteresse depuis le sommet, encore plus éblouissante au printemps, pendant la floraison des sakura, ou à l’automne quand les feuilles changent de couleur.
Si le château de Matsuyama est le symbole historique de la ville, son cœur battant est Dogo Onsen. Et cette célèbre ville thermale possède son propre symbole, considéré comme le plus vieux bain public du Japon : Dogo Onsen Honkan – mentionné dans les anciens textes japonais, immortalisé dans Botchan, le roman de Natsume Soseki en 1906, et chéri par Hayao Miyazaki dans son film d’animation Le voyage de Chihiro en 2001.
Mais la chose la plus surprenante au sujet de Dogo Onsen Honkan, c’est qu’il fonctionne toujours aujourd’hui comme bain public. Alors que l’ensemble du bâtiment, un patchwork éclectique de styles et d'éléments architecturaux, fait actuellement l’objet d’importants travaux de conservation et de réparation, les bains originaux Tama-no-Yu au rez-de-chaussée, avec leurs luxueux murs en granit et en marbre, et leurs peintures murales carrelées, sont ouverts tous les jours de 6 heures du matin à 11 heures du soir.
Juste au coin de la rue, les bains annexes Asuka-no-Yu, qui ont ouvert au public en 2017, sont une reconstitution de la tour du tambour Tama-no-yu de Dogo Onsen Honkan et sa légendaire grue blanche, avec une touche contemporaine. Encore un lieu mystique pour revigorer votre corps et purifier votre âme dans un bain aux vertus curatives.
Bien plus qu’une simple piste cyclable, le Shimanami Kaido est un voyage culturel et géographique au cœur de la mer intérieure de Seto, plein de trésors artistiques cachés, de maisons traditionnelles qui connaissent une nouvelle vie, d’agrumes saisonniers, de paysages marins grandioses et d’au moins six prouesses de génie civil. C’est aussi l’occasion d’explorer plus intimement la région de Setouchi à hauteur de roue de vélo, depuis les hauteurs d’Onomichi jusqu’aux sources chaudes de Dogo Onsen, et tous les lieux découverts entre ces deux extrémités, tout en chérissant autant le voyage que la destination. Je reviendrai !
Photographs and text by Cherise Fong
Vous pouvez obtenir plus d'informations sur le parcours suivi dans cet article en consultant nos itinéraires dans la section "Planifiez votre voyage" de ce site web.
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Hiroshima
Hiroshima est la ville centrale des régions de Chugoku. La préfecture de Hiroshima est dotée du Sanctuaire Itsukushima-jinja, avec son élégant portique torii se dressant dans la mer ; du Dôme de la bombe atomique qui transmet l’importance de la paix et de nombreuses autres attractions qui méritent le détour. Elle compte également des objets d’artisanat célèbres dans le monde entier, comme les pinceaux de Kumano.
