Le train touristique etSETOra

Le train touristique etSETOra parcourt la côte, de Onomichi à Hiroshima. Il s'agit d'un train diesel restauré, composé de deux voitures, conçu de manière à représenter ce que la région de Setouchi a de meilleur à offrir. De sa superbe décoration intérieure chaleureuse en bois et en cuivre, à l'extérieur dont la peinture bleue et blanche rappelle les vagues de la mer intérieure, ce joli train attire l’attention lorsqu'il voyage de gare en gare le long de la voie ferrée. Un bar est à votre disposition à bord, proposant du saké et des en-cas provenant des villes et villages locaux qui se trouvent le long du trajet de l’etSETOra, pour que vous puissiez en profiter en cours de route. Bien sûr, il existe des moyens plus rapides de se rendre de Onomichi à Hiroshima, mais ce voyage vise à la régénération et au bien-être. En chemin, les vues spectaculaires sur la mer intérieure, depuis les sièges du train spécialement conçus pour cela, apaiseront votre âme pour sûr.

Cérémonie du thé japonaise avec panorama, et randonnée avec Asageshiki

Je commençai ma matinée en me levant tôt pour rencontrer ma guide de l'association Asageshiki, Nana, devant la gare d'Hiroshima. L'attitude enjouée de Nana était des plus agréable au réveil. Après s'être présentée, elle m’expliqua le programme de la journée : une randonnée jusqu'au mont Futabayama, situé à proximité. Je fus surprise de constater que la montagne ne se trouvait qu'à une courte distance de marche de la gare, reconnaissable grâce à la silhouette caractéristique de la Pagode de la Paix Futabayama qui se dresse en son sommet.

Au pied du mont Futabayama, devant le torii en pierre du sanctuaire Toshogu, Nana m'expliqua que notre randonnée nous ferait traverser les terres du sanctuaire, le long d'un sentier peu emprunté qui nous mènerait finalement à la Pagode de la Paix Futabayama. Le sentier était en mauvais état lorsque Asageshiki lança leurs visites il y a quelques années. L’association continue d’organiser des groupes de bénévoles et fait don d'un pourcentage de leurs bénéfices afin d’entretenir les terres du sanctuaire et d’assurer la sécurité du chemin.

Revêtant un grand coffre en bois attaché à son dos, Nana me guida le long du sentier escarpé, passant devant sept petits sanctuaires Inari où les visiteurs peuvent prier, entre autres choses pour la santé, la richesse, ou encore un accouchement facile. Nous nous sommes également arrêtées pour une courte séance de shinrinyoku (bain de forêt), durant laquelle Nana m'a donné une brève leçon de pleine conscience, m'invitant à utiliser mes cinq sens pour apprécier la forêt de montagne. Écouter attentivement le chant des insectes d'été, sentir les fragrances subtiles de la terre et des plantes, et ressentir la brise rafraîchissante sur mon visage, même pendant un bref instant, fut une expérience révélatrice.

Finalement, nous sommes arrivées à notre destination, où j'ai découvert le contenu de la boîte en bois que Nana avait transportée jusqu'en haut de la montagne : l'équipement et les ustensiles nécessaires pour une cérémonie du thé japonaise. Alors qu'elle faisait bouillir l'eau avec habileté, purifiant les ustensiles et me préparant un bol de matcha, je profitai d'une vue imprenable sur Hiroshima, jusqu'à la magnifique île de Miyajima au loin. Nana m'enseigna ensuite comment préparer un bol de matcha en utilisant les ustensiles traditionnels de la cérémonie du thé.

Après une randonnée à travers un site spirituel, un bain de forêt et une cérémonie du thé (ou petit déjeuner, si vous préférez) avec vue sur la ville éclairée par la lumière du matin, j'étais prête à passer une agréable journée à Hiroshima.

Découvrez l’histoire tragique et inspirante d’Hiroshima : Sokoiko ! Circuit de la paix à vélo

Se souvenir de l'histoire tragique d'Hiroshima à travers le Parc et Musée du Mémorial de la Paix est fondamental pour une visite à Hiroshima, mais la sombre ampleur de cet événement peut souvent perturber les visiteurs, voire les attrister profondément. C'est pourquoi, lorsque Satoshi "Toby" Ishitobi a lancé le circuit de la paix à vélo Sokoiko, son intention était de montrer aux visiteurs un aspect différent de la tragédie de la bombe atomique : l'optimisme et la résilience qui ont aidé les habitants d'Hiroshima à reconstruire leur ville pour en faire l'une des plus belles du monde.

Au lieu de se limiter à explorer uniquement les monuments du Parc de la Paix, Toby emmène les visiteurs en vélo électrique vers d'autres sites dans la ville. Ces endroits montrent non seulement l'ampleur de la destruction provoquée par l'explosion de la bombe atomique qui a nivelé la ville dans un rayon d'environ 2 kilomètres depuis l'hypocentre, mais offrent également un sentiment d'espoir pour un avenir meilleur, montrant comment Hiroshima s’est relevée au fil des décennies suivant la guerre.

Par exemple, Toby nous a emmenés à la gare pour y voir les tramways "Hiroden" d'Hiroshima, qui servaient de principal moyen de transport public même avant la guerre. Toby nous expliqua deux initiatives mises en place par Hiroden pour inspirer de l'espoir aux habitants d'Hiroshima. Tout d'abord, la compagnie a rétabli le service de tramway seulement trois jours après le bombardement. Bien que le service ait été minimal, les sons familiers des tramways et leurs signaux traversant une ville plongée dans un silence lugubre ont aidé les gens à sentir que la vie pouvait revenir à la normale à Hiroshima. Deuxièmement, la compagnie a restauré deux tramways qui avaient survécu à l'explosion pour en faire des symboles de résilience et de rétablissement pour les habitants locaux. Les deux tramways sont toujours en service aujourd'hui, et si vous avez de la chance, vous pourrez les prendre ou les apercevoir lors de votre visite.

Je ne vais pas voler la vedette de Sokoiko en révélant trop de détails sur la visite, mais je dirai simplement qu’un point de vue complètement différent sur le bombardement atomique d'Hiroshima vous sera présenté, vous permettant de potentiellement réaliser comment il fut possible pour la ville de renaître à travers l'une des plus grandes tragédies de l'histoire.

Visitez les merveilles architecturales anciennes de Yamaguchi - le pont Kintaikyo et le château d'Iwakuni

Quittant la préfecture d'Hiroshima pour Yamaguchi, je me suis arrêtée à Iwakuni pour admirer deux merveilles architecturales de la période japonaise d’Edo : le pont Kintaikyo, à la conception originale, et le château d’Iwakuni, que j’observai depuis la montagne voisine.

Le pont Kintaikyo a été initialement construit en 1673, mais son existence fut brève, une tempête causant son effondrement moins d’un an plus tard. La reconstruction a commencé presque immédiatement, et avec une attention particulière portée aux piliers fondamentaux, cette version a duré 276 ans grâce à un entretien régulier jusqu'en 1950. C’est à cette date qu’un mélange de négligence, pendant la guerre, ainsi que la puissance d'un typhon l'emportèrent de nouveau. Trois ans plus tard, la troisième itération du pont était achevée en utilisant les méthodes de construction d'origine, qui ont depuis bénéficié de quelques renforts modernes.

En 1922, Kintaikyo a été officiellement reconnu pour ce qu'il est : un Site National de Beauté Panoramique. Contempler les arches gracieuses de Kintaikyo au printemps avec des milliers de cerisiers en fleurs, entourées des couleurs flamboyantes des érables en automne, ou recouvertes d'une épaisse couche de neige en hiver, sont des moyens uniques de profiter de la beauté saisonnière de Setouchi. Même en été, alors que je fus surprise par une averse, le pont m'offrit un abri durant les quelques minutes nécessaires à la pluie pour se calmer.

Le pont n'est cependant pas la seule contribution historique au magnifique paysage d'Iwakuni. Perché haut au-dessus de la rivière sur le mont Shiroyama, le majestueux château d'Iwakuni veille sur le pont et les environs. Construit par le seigneur du clan Kikkawa en 1608, le château a aujourd'hui plus de valeur en tant qu'attraction touristique qu'il n'en a jamais eu lorsque le château était en activité.

En fait, le château n'a existé que sept ans en tant que château officiel, avant que la politique du shogunat "une province, un château" ne demande sa démolition. Le seigneur Kikkawa a suivi ses ordres à contrecœur (et peut-on l'en blâmer ?), laissant de nombreux murs en pierre et fondations intactes, qui peuvent toujours être observés aujourd'hui. Le donjon actuel, construit en 1962, n’est pas relié aux fondations d’origine ; au lieu de cela, il a été déplacé de 50 mètres au sud, pour être plus visible depuis le pont qu'il surplombe. En effet, il s'agit d'un château construit pour les touristes.

Néanmoins, prendre le téléphérique depuis le bas de Shiroyama et s'élever lentement au-dessus du paysage d'Iwakuni est une expérience à savourer, tout comme l'est la contemplation de la vaste collection d'armes et d'armures exposée à l'intérieur du donjon. Debout au dernier étage, avec une vue s'étendant jusqu'à la mer Intérieure, on pardonne aux concepteurs leur interprétation légèrement révisée de l'emplacement du château et l’on se contente de profiter du moment.

Méditation zen et chienne prêtresse au temple Toshunji

Le long du flanc des montagnes, non loin de la gare de Yamaguchi, se trouve le temple Toshun-ji, caché à l'ombre du temple Ruriko-ji, dont le jardin japonais impeccable et l'incroyable pagode à cinq étages en font un Trésor National du Japon. Le modeste temple Toshun-ji se trouve à côté, et il est facile de ne pas le remarquer si l’on ne le cherche pas intentionnellement.

Car il s'agit d'un temple bouddhiste zen, après tout, et le bouddhisme zen ne se soucie pas beaucoup du clinquant. Le moine Fukano-san vint me saluer, vêtu de la robe usée d'un homme se souciant peu des biens matériels, mais avec un sourire accueillant et un effort considérable pour utiliser autant d'anglais qu'il le pouvait. Fukano-san me proposa une brève visite du temple, m'offrant un aperçu en coulisses de la vie des moines zen. Dans l'atelier de céramique, un potier crée au quotidien de magnifiques céramiques. Dans la pièce à côté du temple principal, les moines apprécient de temps en temps une soirée cinéma (un documentaire, m'expliqua Fukano-san, pas le dernier Indiana Jones). En raison du nombre d'animaux abandonnés pendant la pandémie de COVID-19, le temple héberge également une ménagerie qui s'agrandit pour leurs animaux adoptés, parmi lesquels on trouve des chèvres, des lapins, des poules et, bientôt, un cheval.

Puis l'heure de l'initiation à la méditation zazen arriva. Les moines du temple Toshun-ji méditent pendant 30 minutes chaque matin, et copient des sutras, ce qui les aide à clarifier leur esprit pour la journée à venir. Comme je n'avais aucune expérience de la méditation zen, nous avons convenu que 10 minutes seraient convenables pour moi, mais Fukano-san est flexible en fonction des désirs des participants. Assis à l'avant du temple en position du lotus, Fukano-san frappa la cloche, annonçant le début de la méditation, et nous méditâmes en silence, accompagnés par un chœur de cigales estival noyant tous les autres sons. Il ne fut pas simple de calmer mon esprit et de ne penser à rien, mais le bourdonnement strident des cigales finit par établir un rythme sur lequel je pus me reposer jusqu'à ce que la cloche sonne pour marquer la fin de la méditation.

Avant mon départ, Fukano-san me permit de frapper le gigantesque tambour o-daiko du temple, vieux de 200 ans, et d’observer de plus près les peintures, anciennes et récentes. Une peinture récente avait pour motif un fond d’univers sur lequel se détachait un chien blanc, qui s’avéra être le prédécesseur de Maru, l'actuelle chienne blanche vivant au temple. Souhaiterais-je la rencontrer ?

Peu de temps après, Fukano-san revint avec Maru, bondissant, qui m’accueillit en me léchant soigneusement. Fukano-san, à moitié en plaisantant, qualifie Maru de chienne prêtresse du Toshun-ji et de fidèle compagne des moines. Maru est la principale attraction du Toshun-ji sur les réseaux sociaux, et de nombreux visiteurs demandent expressément à la saluer. 

Après une dernière léchouille de Maru et un chaleureux au revoir de Fukano-san, je quittai le temple. Je me sentais revigorée par la courte séance de méditation, les paroles sages d'un moine zen de longue date et l'affection d'une nouvelle amie à quatre pattes.

Des siècles d'une histoire géologique impressionnante : le karst d'Akiyoshidai et les grottes d'Akiyoshido

À moins d'une heure de la ville de Yamaguchi, le plateau karstique d'Akiyoshidai et les grottes calcaires d'Akiyoshido offrent une opportunité inestimable de se rapprocher de plusieurs centaines de millions d'années d'histoire géologique, ainsi qu'une randonnée relaxante à travers un site d'une beauté naturelle à couper le souffle.

La géologie du lieu s'est formée sous la mer, lorsqu'il s'agissait d'un vaste récif corallien, mais à mesure que les plaques tectoniques se sont déplacées, les formations ont été poussées à la surface, finissant par atteindre les 300 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer, où la région se trouve aujourd'hui. Ces formations calcaires demeurent après des milliers d'années d'érosion par le vent et la pluie. Ces formes étranges sont dispersées dans toute la plaine, passant d'un vert estival éclatant à un marron doré à l'approche de l'hiver.

Cinq sentiers de randonnée serpentent à travers le karst, reliant différents points d'intérêt, toutefois un simple sentier d'une heure depuis l'observatoire du karst d'Akiyoshidai offre aux visiteurs un aperçu du paysage ancien. J'ai croisé peu d'autres âmes en me promenant à travers le paysage, me laissant tout le temps de réfléchir à son histoire naturelle et à son silence paisible.

Yet, about 100 meters below the surface of the karst, another completely different alien landscape exists. Akiyoshido is a network of limestone caves extending over 11 kilometers underground. About 1 kilometer of the caves are accessible to visitors, but contain enough natural landmarks to satisfy anyone venturing into the darkness.

Pour être honnête, ce n'est pas si sombre. Un éclairage bien placé et des sentiers pavés rendent la grotte sûre pour les visiteurs de tous âges et de toutes capacités physiques, tout en permettant de se rapprocher de formations anciennes qui ont poussé sous terre depuis des centaines de milliers d'années. Pour moi, la formation la plus impressionnante était celle du Hyakumaizara (Cent Plats) : des flaques d'eau contenant du calcaire dissous qui s'écoulent en cascade le long du mur en pente de la caverne.

À l'extrémité sud du complexe de grottes, j’ai quitté son air frais à 17°C pour retrouver l'atmosphère d'une journée estivale humide, comme une taupe émergeant de son terrier. Ici, la rivière souterraine dévale hors de la grotte dans un étang d'un bleu profond riche en calcium.

De retour dans le monde extérieur, les anciens phénomènes géologiques d'Akiyoshidai et d'Akiyoshido avaient efficacement remis à plat mon point de vue sur ma propre existence, concluant de manière appropriée mon circuit bien-être à Hiroshima et Yamaguchi. Alors que je réfléchissais à ce que j'avais vécu au cours des derniers jours - la beauté naturelle de la mer intérieure de Seto, la reconstruction inspirante d'Hiroshima à partir de ses cendres, la sagesse d'un moine bouddhiste zen - j'en suis venue à la conclusion que ce voyage était exactement ce dont j'avais besoin, sans même le savoir.

Photographs and text by Todd Fong

Vous pouvez obtenir plus d'informations sur le parcours suivi dans cet article en consultant nos itinéraires dans la section "Planifiez votre voyage" de ce site web.

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