Art & Culture

Produits locaux perpétuant les techniques de fabrication et la culture de la région de Setouchi

Produits locaux perpétuant les techniques de fabrication et la culture de la région de Setouchi

Avez-vous déjà flâné dans un marché japonais en admirant une écharpe finement tissée, un tissu délicatement teint ou encore un ornement en pierre polie ? Pour autant, vous ne soupçonnez peut-être pas les siècles d’histoire et d’innovation qui se cachent derrière ces objets. Vous pourriez les voir comme de simples souvenirs, peut-être plus élégants que la moyenne ; mais certains d’entre eux sont en réalité l’expression vivante de techniques artisanales transmises de génération en génération.

Setouchi s’étend le long de la mer intérieure de Seto, une région où le savoir-faire artisanal est profondément enraciné dans son histoire et son environnement. Cette région est depuis longtemps un berceau d’innovation et de tradition, et ses artisans adaptent continuellement leurs techniques et savoir-faire ancestraux aux idées contemporaines afin de préserver leur art dans un monde en perpétuelle évolution. Son rôle historique de carrefour commercial entre le Japon, la Chine et la Corée a laissé un héritage durable, inscrivant l’artisanat au cœur de la culture locale.

Cet article vous invite à découvrir six lieux emblématiques où ces savoir-faire traditionnels perdurent, témoignant de siècles de persévérance et de créativité. Entre les mains de ces artisans, la culture de Setouchi se réinvente sans cesse, au fil des tissages, des teintures et des coups de ciseau.

La renaissance du Banshu-ori : l’interprétation moderne de la tradition par tamaki niime à Hyogo

Dans les collines de la ville de Nishiwaki, dans la préfecture de Hyogo, une industrie traditionnelle renaît sur d’anciens métiers à tisser. Connu sous le nom de Banshu-ori, cet art du tissage, qui façonne la région depuis plus de 200 ans, est apprécié pour ses fines rayures et sa texture douce. Chez tamaki niime, la designer Niime Tamaki s’est emparée de cet héritage pour le transformer en quelque chose d’exceptionnel.

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Dès que l’on franchit la porte de ce laboratoire-boutique hybride, on pénètre dans un véritable univers de couleurs et de motifs en mouvement. Sur les étagères, les créations de tamaki niime – écharpes, vêtements et bien plus encore – ne se contentent pas d’exposer un savoir-faire artisanal, elles incarnent aussi une approche résolument innovante. Ici, chaque fil est filé sur place par l’équipe, qui insuffle à chaque étape du processus une vision unique. Le résultat : des textiles à la fois ancrés dans la tradition, tout en étant porteurs d’une identité forte et d’un esprit d’expérimentation.

Connexion aux origines

Ce qui distingue tamaki niime, c’est son processus de fabrication. Les visiteurs peuvent visiter l’atelier et voir comment ces textiles sont créés. Chaque étape de la production est réalisée sur place, ce qui permet de découvrir la magie à l’œuvre. La passion et la créativité dont sont imprégnées la teinture aussi bien que la couture rendent l'observation de ces artisans, travaillant sur d’anciens métiers à tisser qui dominaient autrefois l’industrie, réellement inspirante. Le cliquetis rythmique des machines est hypnotique, un rappel de la façon dont quelque chose d’aussi simple qu’un tissu peut relier des générations d’artisans.

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Même les détails comptent, comme le fait de cultiver une partie de leur coton dans leurs propres champs ou de vivre aux côtés des animaux qui fournissent la laine et d’autres fibres : chèvres, moutons ou encore alpagas. Leur approche durable repose sur le respect de leurs origines et la création de pièces en harmonie avec l’environnement.

La philosophie de Tamaki Niime est aussi vibrante que ses tissus : la tradition n’est pas un objet figé dans le temps, mais un point de départ pour innover. En intégrant des designs asymétriques et des combinaisons de couleurs audacieuses, la marque invite un nouveau public à découvrir la beauté du Banshu-ori. Elle démontre que les techniques ancestrales peuvent retrouver toute leur modernité, un fil à la fois.

A Okayama, NUNOUS redonne vie aux textiles

In Okayama, where the traditions of Japan’s textile industry have long thrived, NUNOUS has become an innovative beacon of sustainability and artistry. Developed by Seishoku Co., Ltd., a company with over 140 years of history in textile dyeing, NUNOUS transforms what others might discard — fabric waste — into something entirely new: durable, marble-like materials with endless applications. Akira Himei, CEO of Seishoku, has expressed his concern with the environmental burden of textile waste, and the difficulties that come with recycling fabrics, as some of the motivations behind this innovative development.

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La magie de NUNOUS réside dans son processus complexe. Environ 500 couches de chutes de textile colorées sont comprimées avec une résine unique développée en interne, créant ainsi un matériau durable, semblable à du marbre, qui conserve la vivacité des tissus d'origine. Le résultat donne naissance à deux produits principaux : NUNOUS Stone, un matériau épais utilisé pour le mobilier et les installations architecturales, et NUNOUS Skin, une option légère et flexible, idéale pour les accessoires ou les finitions de surface pour l'intérieur et les expositions. Chaque pièce est unique, avec des motifs qui reflètent la diversité des textiles utilisés.

Nouveau départ pour les déchets textiles

L’industrie de la mode a évolué à une vitesse fulgurante, parfois au détriment de l’environnement, générant chaque année des millions de tonnes de déchets textiles et une pollution massive. Mais une visite des ateliers de Seishoku redonne espoir. Cet espace foisonne d’innovation : les tissus autrefois voués à l’abandon se retrouvent aujourd’hui dans les intérieurs d’hôtels de luxe, de bureaux d’entreprise et même d’installations artistiques. Ce renouveau n’est pas passé inaperçu à l’international : NUNOUS a été exposé à Paris et à Londres, séduisant des designers du monde entier.

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l’entrepôt de l’usine NUNOUS, rempli de rouleaux de chutes textiles récupérées aux quatre coins du pays.

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des produits fabriqués à partir de ces chutes textiles.

Mais ce qui rend NUNOUS véritablement remarquable, ce n’est pas seulement son ingéniosité technique, c’est aussi la philosophie qui l’anime. L’upcycling est au cœur de son approche : même les chutes issues de la production de NUNOUS sont réutilisées pour créer des objets décoratifs, comme des poupées traditionnelles ou des pommes, prouvant un engagement total dans la réduction des déchets. Plus qu’un matériau révolutionnaire, NUNOUS célèbre la beauté du textile tout en explorant de nouvelles perspectives créatives. Il incarne l’avant-garde de l’artisanat écoresponsable, prouvant que le riche héritage textile de Setouchi peut s’adapter aux exigences contemporaines tout en répondant aux enjeux environnementaux d’aujourd’hui.

A Yamaguchi, HAGI-GLASS fait renaître un art verrier de l’époque d’Edo

Dans la paisible ville côtière de Hagi, dans la préfecture de Yamaguchi, une tradition verrière presque disparue renaît aujourd’hui. Le studio d’art HAGI-GLASS, dont les origines remontent à la fin de l’époque d’Edo (1603-1868), offre aux visiteurs bien plus qu’une simple contemplation de cet artisanat unique : il leur permet de l’expérimenter de leurs propres mains.

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Le verre de Hagi a été initialement développé par le scientifique Jihei Nakajima comme une forme d’expression artistique, mêlant matériaux locaux et techniques importées de l’étranger. Pendant un temps, il a prospéré grâce à sa qualité exceptionnelle, au point que certaines pièces étaient envoyées à l’Empereur. Cependant, comme de nombreux arts traditionnels, il a connu un déclin et a failli disparaître. Grâce au travail d’artisans passionnés comme Kotaro Fujita, qui a étudié et ravivé ces techniques oubliées en analysant d’anciens documents et en expérimentant diverses méthodes modernes, le verre de Hagi a pu renaître. Tout en s’approvisionnant en matières premières d’origine, Fujita enrichit cet artisanat avec des techniques de production uniques qui distinguent le verre de Hagi des autres.

Contrairement à de nombreux verriers japonais qui utilisent des matériaux en verre préfabriqués provenant de Hokkaido ou de Kyushu, le verre de Hagi commence son processus avec des matières premières locales. Le studio travaille le verre à une température extrêmement élevée de 1520°C, ce qui confère aux pièces une solidité et une résistance thermique exceptionnelles. Cette approche a suscité l’admiration du secteur, au point que certains concurrents viennent observer et apprendre de leurs méthodes. HAGI-GLASS reste le seul atelier au Japon capable de travailler avec ces matériaux et techniques spécifiques.

Grâce à ces efforts acharnés, le verre de Hagi connaît un nouvel essor, renaissant dans la région même qui l’a vu naître.

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Un souvenir façonné de vos propres mains

Au studio d’art HAGI-GLASS, les visiteurs peuvent s’initier à l’art du verre en créant leurs propres accessoires. Guidés par des artisans expérimentés, les participants utilisent des brûleurs à gaz pour faire fondre des tiges de verre colorées et les façonner en délicats pendentifs ou encore en porte-clés. Accessible et gratifiant, ce processus d’environ 45 minutes permet de repartir avec un souvenir unique, imprégné de l’esprit de Hagi.

Avant de commencer l’atelier, le propriétaire du studio partage des anecdotes sur l’art du verre de Hagi : comment les différentes teintes sont obtenues, la précision nécessaire pour modeler le verre en fusion, ou encore les subtiles variations qui rendent chaque pièce unique. Tous ces détails enrichissent l’expérience. Observer les artisans à l’œuvre révèle l’extraordinaire maîtrise et la concentration requises pour cet art, offrant un tout nouveau regard sur ces objets en apparence simples.

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Pour ceux qui préfèrent observer plutôt que créer, le studio expose également une sélection de pièces finies, allant d’élégants accessoires à des objets décoratifs pour la maison. Chaque création est une réinterprétation moderne d’un savoir-faire ancestral, témoignant de l’harmonie entre tradition et innovation.

EARTH Hiroshima donne une seconde vie aux grues en origami, messagères de paix

À Hiroshima, des millions de grues en origami (Orizuru) sont envoyées chaque année du Japon et du monde entier comme symboles de paix, d’espoir et de mémoire. Cette tradition trouve son origine dans l’histoire de Sadako Sasaki, une jeune fille qui pliait des grues alors qu’elle luttait contre une leucémie causée par le bombardement atomique. Le projet Re:ORIZURU donne une nouvelle vie à ces offrandes en papier. Partie intégrante de l’initiative EARTH Hiroshima, le projet consiste à recycler les grues en objets à la fois esthétiques et fonctionnels, reflétant l’engagement de la ville pour la paix et le développement durable.

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Le projet commence par la collecte minutieuse des grues, qui sont ensuite déconstruites, triées par couleur, puis transformées en pâte pour créer du « papier recyclé à partir de grues en origami ». Ce papier devient la matière première d’une large gamme de produits, comme de la papeterie raffinée, des carnets, des diffuseurs d’arômes ou encore des calendriers perpétuels. Chaque objet porte en lui une signification forte, perpétuant l’héritage de Hiroshima en tant que ville de paix tout en offrant un emploi valorisant aux personnes en situation de handicap et à d’autres bénéficiaires de programmes d’insertion locale.

La créativité au service d’un symbole fort

Ce qui rend ces produits uniques, c’est l’histoire qu’ils portent. Derrière chaque grue recyclée, il y a un message de lien, de résilience et d’espoir venu des quatre coins du monde. EARTH Hiroshima travaille aussi avec des designers et des artisans pour préserver la symbolique des grues tout en leur apportant une vraie utilité au quotidien.

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En achetant ces objets, les visiteurs emportent bien plus qu’un simple souvenir : ils deviennent les messagers d’une histoire de paix et de renouveau. Chaque pièce reflète l’engagement de Hiroshima pour un artisanat éthique et une harmonie mondiale. Le projet Re:ORIZURU démontre que même les plus petits gestes peuvent être le moteur d’un changement durable.

A Tokushima, Aiyakazou préserve l’art de la teinture à l’indigo

Dans le charmant village d’Aizumi, au cœur de la préfecture de Tokushima, Aiyakazou dévoile toute la richesse de l’histoire et la finesse du savoir-faire ancestral de la teinture Awa Aizome. Tokushima, l’un des plus grands producteurs d’indigo au Japon, perpétue cette tradition depuis l’époque d’Edo, notamment grâce à la famille Okumura, qui s’est imposée comme une dynastie prospère de marchands d’indigo dès le XVIIe siècle. À la fois atelier, galerie et musée vivant, Aiyakazou est un passage incontournable pour quiconque s’intéresse aux traditions japonaises de la teinture.

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L’art de la teinture à l’indigo, ou aizome, commence par la fermentation des feuilles d’indigo pour en extraire une teinte profonde et intense. À l’instar du brassage du saké ou de la fermentation du miso, ce processus exige un soin méticuleux et une grande patience. À Aiyakazou, les cuves de teinture sont traitées comme des êtres vivants, soigneusement entretenues et surveillées chaque jour, car elles réagissent aux moindres variations de l’air. Les visiteurs peuvent les observer de près et mieux comprendre la chimie complexe à l’origine de ces sublimes nuances de bleu. Lorsqu’un tissu est teint, le nombre d’immersions varie en fonction du résultat souhaité. La teinte apparaît d’abord brunâtre avant de se transformer en bleu-vert au contact de l’oxygène, révélant toute la magie de l’indigo.

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La beauté en bleu

Une visite à Aiyakazou est autant une occasion d’apprendre que d’apprécier. Des ateliers dirigés par des artisans expérimentés offrent des opportunités pratiques pour créer vos propres pièces teintes à l’indigo, avec différents tissus et techniques. Parmi celles-ci, on retrouve le shibori (teinture à la main avec des nœuds pour créer des nuances de couleur) et le katazome (teinture à la cire pour délimiter les zones à teindre), illustrant comment des motifs simples peuvent se transformer en designs complexes grâce à l’indigo. Le résultat final est une œuvre qui porte la beauté de la teinture traditionnelle tout en reflétant la personnalité de son créateur.

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L’espace galerie enrichit encore l’expérience en présentant une large gamme de créations, telles que des tissus et des vêtements, mais aussi des objets plus surprenants comme des poupées et des œuvres d'art, tous teints selon différentes techniques d’aizome. La collection reflète à la fois l’attrait intemporel de l’indigo et l’esprit innovant des artisans contemporains.
Au-delà des textiles, Aiyakazou propose également des produits dérivés de la plante d’indigo, comme des feuilles séchées décoratives et des thés, mettant en valeur la polyvalence de cette plante.

A Ehime, MIMUS redéfinit l’art du mizuhiki

À Shikokuchuo, dans la préfecture d’Ehime, MIMUS insuffle une nouvelle vie à l'art traditionnel du mizuhiki, un artisanat décoratif réalisé à partir de fils de pâte de papier soigneusement enroulés. Connue pour ses liens symboliques avec les étapes importantes de la vie (mariages, naissances, et même commémorations), la technique du mizuhiki est depuis longtemps un élément clé des célébrations japonaises. Cependant, chez MIMUS, le design contemporain transforme cet art ancestral en une forme plus polyvalente.

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Le mizuhiki est principalement utilisé pour les enveloppes et les emballages de cadeaux lors de festivals, comme celui illustré sur la photo.

Fondée par la designer Aya Tsukioka, MIMUS réinvente le mizuhiki en collaborant avec des artisans chevronnés pour lui donner une nouvelle dimension, adaptée aux goûts contemporains. Traditionnellement réservé aux nœuds et motifs complexes pour des occasions cérémoniales, le mizuhiki trouve désormais sa place dans la décoration intérieure, les cadeaux informels et même les créations artistiques. Que ce soit à travers des décorations de table minimalistes, des centres de table raffinés ou des boucles d'oreilles élégantes, MIMUS démontre avec brio comment cet art traditionnel peut évoluer tout en conservant sa richesse culturelle.

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Les artisans de MIMUS, dont certains possèdent des décennies d’expérience, mettent en lumière l’habileté et la patience nécessaires pour maîtriser cet art. Les observer manipuler les fils fins pour les transformer en formes élégantes témoigne de leur maîtrise, en particulier lorsqu’ils travaillent sur des projets de grande envergure. L'une de ces créations, une réplique détaillée d'un Taikodai traditionnel (un type de char porté lors des festivals shintoïstes, servant d'escorte ou de guide pour le sanctuaire portable, ou étant dédié aux dieux; lors des festivals de la ville de Shikokuchuo, le taikodai est également l'élément décoratif principal), a nécessité plus de deux ans pour être achevée, démontrant le niveau de dévouement requis pour un tel travail.

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réplique d’un mikoshi portable.

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décorations d’intérieur colorées.

Tisser avec originalité

Tandis que le mizuhiki traditionnel est souvent associé à des tons discrets et des motifs réservés, MIMUS adopte une esthétique audacieuse et novatrice. Des couleurs vives, des finitions métalliques et des formes expérimentales insufflent une énergie nouvelle à cet art. Cependant, la marque reste fidèle à l’héritage du mizuhiki, en préservant notamment ses applications plus complexes et cérémoniales, qui exigent des années d’expertise pour être maîtrisées.

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MIMUS joue également un rôle essentiel dans la préservation du métier de mizuhiki takumi (artisans maîtres), dont le nombre diminue en raison de la réduction du marché. En trouvant des applications innovantes et en atteignant de nouveaux publics, la marque veille à ce que cet art séculaire continue de prospérer, inspirant à la fois la créativité moderne et le respect des traditions.

A Kagawa, le Projet Aji valorise l'art de la pierre

Dans la ville de Mure, située dans la préfecture de Kagawa, la pierre Aji, un granit particulièrement prisé pour sa densité et sa robustesse exceptionnelles, constitue un véritable pilier de l'artisanat depuis des siècles. Traditionnellement utilisée pour les pierres tombales et les décorations de temples, elle est admirée pour sa résistance aux intempéries et pour la finesse des détails qu'elle permet aux artisans d'atteindre. Grâce au Projet Aji, cet artisanat ancestral se réinvente aujourd'hui pour s'adapter aux exigences de la vie moderne.

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Le Projet Aji, mené par l'artisan local Chikara Ninomiya, a pour but d'apporter la beauté et la fonctionnalité de la pierre Aji dans les maisons modernes. En collaboration avec des designers, le projet est passé de la création de pièces monumentales et cérémonielles à des objets plus petits et pratiques comme des plateaux, des serre-livres ou de la vaisselle. Ces produits conservent le grain fin et l'éclat unique de la pierre Aji, tout en s'adaptant aux besoins et au style de vie d'aujourd'hui.

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Une visite à l'atelier du Projet Aji permet de découvrir toute l'expertise requise pour travailler ce granit. Il faut des années de pratique pour apprendre à façonner la pierre Aji avec la précision et le soin qu'elle demande. Voir les artisans à l'œuvre montre bien pourquoi cet artisanat est si unique : rares sont les pierres qui combinent légèreté et résistance comme la pierre Aji, ce qui en fait un véritable défi technique et artistique.

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Au-delà des apparences

Le Projet Aji met également un point d'honneur à la durabilité en réutilisant les chutes de pierre des grands projets pour créer des objets plus petits. Cette approche permet non seulement de limiter le gaspillage, mais aussi d'offrir aux jeunes générations l'opportunité de découvrir cet artisanat. Grâce à ces initiatives, le projet ravive l'intérêt pour la pierre Aji, préservant ainsi son héritage tout en l'intégrant dans la vie de tous les jours.

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C’est intéressant de voir l'héritage de la pierre Aji sous un autre jour que celui de sa durabilité. Peu de gens réalisent à quel point des générations d'artisans ont transmis leur savoir-faire, aujourd'hui repensé pour une époque nouvelle. Avec des initiatives comme le Projet Aji, cet artisanat retrouve un véritable sens, prouvant que même les matériaux les plus traditionnels peuvent traverser le temps.

La région de Setouchi est un véritable carrefour de l’artisanat, où l’histoire et la créativité se croisent de manière surprenante. Dans ses villes et villages, les artisans continuent d'innover en s'appuyant sur des techniques transmises de génération en génération, tout en donnant à ce précieux héritage une vision résolument tournée vers l'avenir. Ce qui rend ces ateliers uniques, c’est la manière dont ils réinventent leurs métiers. Les visiter permet de découvrir des matériaux nobles tout en se rapprochant des personnes qui les transforment en objets pleins de sens.

L’artisanat de Setouchi n’est pas fait pour rester figé, mais il ne renie pas ses racines. Il s’agit là de traditions vivantes, constamment façonnées par ceux qui les préservent et les réinventent. Pour quiconque veut découvrir l'âme de cette région, ces savoir-faire sont un point de départ tout naturel.

DESTINATION LIÉE

Hyogo

La préfecture de Hyogo se trouve approximativement au centre de l’archipel du Japon. Elle possède le port de Kobe qui joue un rôle important comme porte d’entrée du Japon. Elle est également dotée de nombreux sites touristiques comme le Château de Himeji, classé patrimoine mondial par l’UNESCO et plusieurs régions de sources chaudes onsen. Le boeuf de Kobe, une des trois grandes marques de boeuf japonais wagyu, est un de ses délices.

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