Alimentation & Boisson

Le marché de Karato – Les poissons frais de Shimonoseki directement sur le front de mer

Le marché de Karato – Les poissons frais de Shimonoseki directement sur le front de mer

Le marché de Karato est la version locale et ultra-accueillante de l’immense Tsukiji Tokyoïte. Cependant, d’après moi, ce cousin de province bat à plate-couture le gigantesque marché de gros de la capitale, autant en termes de situation que de sympathie.

Le marché aux poissons se trouve du côté Yamaguchi du détroit Kanmon, que sépare Honshu et l’île de Kyushu, au sud-ouest de l’archipel. Le détroit est l’embouchure ouest de la mer intérieure de Seto, et les énormes courants qui le traversent rendent sa traversée difficile.

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Impossible pour le marché d'être plus prêt de l'eau.

Aussi rapides et complexes qu’elles puissent être, ces eaux sont aussi extrêmement riches en vie sous-marine. Ce qui m’excite d’avance en imaginant l’étendue des découvertes que je vais pouvoir faire dans le marché.

Traverser le passage qui relie le parking et le marché est déjà une expérience en soi. Le marché de Karato est le centre régional de vente de poissons et de fruits de mer frais, et il ne faut pas s’étonner du trafic constant.

Mais en même temps, le marché ne tourne pas encore à plein-régime. En regardant en contrebas, je réalise que je suis au-dessus d’une promenade fréquentée du front de mer. Au loin, le pont de Kanmon traverse le détroit jusqu’à Kita-Kyushu, sur fond de palmier. Un panorama très tranquille.

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Le marché vu du passage au deuxième niveau.

En passant devant les restaurants du deuxième étage, je découvre finalement le niveau du marché en dessous de moi, où se trouvent d’immenses bassins de poissons vivants. Ils sont séparés par des étals de précieux dons de l’océan.

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Attraction touristique, le marché est aussi le rendez-vous des locaux.

L’étage de la vente est bien calme, étant donné que j’arrive un peu trop tard pour voir les enchères. Mais les nombreux étals alentours sont toujours animés par la vente de la pêche du jour au locaux, ainsi que de sashimis frais de thon que dévorent les touristes et aussi les locaux ! Les gens paraissent contents et amicaux, attentifs aux nouveaux venus et prêts à aider.

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Les dons délicieux de la mer du Japon voisine.

En me promenant, je suis rattrapé par la faim, et demande à une vendeuse de poisson si elle a des idées d’en-cas. Parmi les nombreux choix, elle me conseille de remonter pour me rassasier de sushis et de sashimis. En m’assurant qu’ils sont extra-frais, le poisson étant arrivé au marché ce matin-même.

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Les sashimis de thon frais sont particulièrement délicieux.

Vu la foule qui patiente devant le restaurant de sushis, je me prépare à une longue attente. Mais je suis surpris par la rapidité avec laquelle je suis finalement dirigé vers une place solitaire et libre devant le tapis roulant. Je suis un grand fan des tapis roulant à sushis, qui font défiler des assiettes où se croisent toutes les couleurs et toutes les formes.

(Petit conseil de pro : bien que les assiettes soient franchement attirantes, il est toujours préférable de commander directement son choix auprès du chef, pour avoir le plus frais du plus frais.)

Justement, le chef amical derrière le tapis roulant me conseille avec un sourire la baleine, tant qu’à être à Shimonoseki. Mais voyant mon hésitation, il ajoute rapidement : « Le thon est aussi très bon ! ».

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Mon nouveau tapis roulant préféré.

La dame chinoise un peu âgée assise à mes côtés me sourit également, semblant satisfaite avec deux assiettes. Mais mes ambitions sont bien plus élevées, et je commande un festin où se croisent les habituels oursins et thons. Le saumon, à son tour, est bien plus savoureux que tous ceux que j’ai pu goûter à Tokyo. Je suis comblé.

Comme un poisson luttant dans le courant, je m’extirpe vers la sortie en croisant la foule qui attend son tour, arrivant en continu pour des gourmandises de poisson. Maintenant que mon estomac est plein et me laisse un instant de répit, je redescends pour mieux explorer le marché.

Les allées débordent de fugu, le poisson-globe japonais, qui est la grande spécialité régionale de Yamaguchi. Je suis de base allergique à ce poisson vénéneux (quand il est mal préparé seulement), mais les plateaux prêts à la vente sont particulièrement séduisants. Un petit quelque-chose dans la couleur des tranches fines et dans la présentation est particulièrement hypnotisant.

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Les plateaux emballés de fugu sont parfois de véritables œuvres d'art.

Je repasse ensuite devant le stand de ma conseillère. « Comment c’était ? », m’interpelle-t-elle, et je n’ai besoin que d’un sourire et d’une tape sur mon estomac pour lui indiquer que je suis parfaitement satisfait.

« La prochaine fois, venez le week-end pour Ikiiki Bakangai ! Ce sont de nombreux étals qui vendent alors des plats frais prêts à consommer. »

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L'animation d'Ikiiki Bakangai le weekend.

C’est vrai, je m’en rappelle désormais. Le célèbre marché du week-end constituera une indéniable raison de revenir. J’ai hâte.

Texte de Julian Littler et photographies de Julian Littler & Shimonoseki City

DESTINATION LIÉE

Yamaguchi

Yamaguchi est entourée par l’océan, les montagnes et les rivières et se caractérise par son climat agréable toute l’année. Ses paysages naturels, qui incluent quelques 1.500 kilomètres de littoral, sont hors du commun. La préfecture compte le Pont Kintai-kyo, l’un des ponts les plus célèbres du Japon et bien d’autres attractions touristiques, sans oublier sa spécialité culinaire, le poisson-globe fugu, un célèbre plat d’hiver.

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